Comment les médias peuvent-ils faire entendre la voix des jeunes et créer du dialogue entre générations, pour contribuer à des sociétés plus apaisées ? C'est le sujet du deuxième numéro de "Médiation", publication semestrielle de la Fondation Hirondelle.
D’une société à l’autre, la jeunesse est vue comme la promesse d’un futur meilleur, et en même temps comme une menace ou un facteur d’instabilité qui peut remettre en cause l’ordre établi. Le concept de « jeunesse » recouvre par ailleurs des réalités et des compréhensions bien différentes selon les cultures. Responsables politiques, du marketing ou de l’aide au développement mettent cependant « les jeunes » au cœur de leurs discours et de leurs programmes. Les malentendus sont donc nombreux quand il s’agit de parler « des jeunes » ou « aux jeunes ».
Depuis 2015, la communauté internationale s’est cependant dotée d’un cadre légal favorisant la participation des quelque 1,8 milliard de jeunes de 18 à 29 ans à la « prospérité économique » et à « l’instauration d’une paix durable ». La résolution 2250 du Conseil de sécurité de l’ONU exhorte les Etats à nouer des partenariats en ce sens avec les entreprises et avec la société civile, mais elle reste muette sur le rôle des médias. Ce qui laisse à ces derniers la responsabilité d’inventer leur façon de dialoguer avec les jeunes générations.
Or depuis la fin des années 2000, les jeunes n’attendent plus que les médias traditionnels, pourtant encore dominants en termes d’audience, s’intéressent à eux. L’émergence de l’Internet et des réseaux sociaux, même dans les pays où les taux de connexion restent faibles comme au Burkina Faso ou en RD Congo, a favorisé l’émergence d’une auto-expression médiatique des jeunes générations, pour une meilleure situation sociale et politique mais aussi parfois pour le pire. Raccorder ces deux pôles médiatiques, l’ancien et le nouveau, mettre en valeur sur les ondes les initiatives que les jeunes inventent en ligne, n’est-ce pas une façon pour les médias traditionnels de créer du lien entre les générations, et de favoriser ainsi la participation active et pacifique des jeunes aux sociétés dans lesquelles ils vivent ?
Pour la Fondation Hirondelle comme pour toutes les organisations de médias, c’est un sujet éditorial et opérationnel majeur : comment recréer du lien et du dialogue entre générations au travers de plateformes médiatiques et de contenus informatifs accessibles et attractifs ? Il est clair que les générations nées avec le développement du web et des réseaux sociaux n’ont pas les mêmes habitudes de consommation des médias que leurs aînés. Mais leur soif d’information est bien réelle. A nous de mieux comprendre leurs attentes, leurs besoins, et d’adopter leur agilité, pour leur permettre de contribuer activement à la production et à la diffusion des informations qui les concernent directement.
Plus de réflexions sur ce sujet, avec des interviews et chiffres-clés, dans le deuxième numéro de "Médiation", publication semestrielle de la Fondation Hirondelle, à télécharger ici : https://www.hirondelle.org/fr/newsletter/download/164_91ceb6af216ad57d3136edb930927114