Le journalisme est un métier et sans doute un peu plus. Le terme allemand de Beruf, teinté de l’idée de vocation, c’est-à-dire d’un appel, serait plus précis. Comme toute profession libérale (médecin, avocat, psy, etc), le journalisme obéit à une déontologie et à une éthique sans lesquelles il perd son sens, fondé sur la confiance relationnelle. C’est aussi une histoire, ancienne, complexe, traversée de tensions, de héros et de martyres pour la liberté d’informer et le droit de l’être. Le journaliste est une pratique bâtie sur un héritage, une expérience, un rapport aux sources. Un artisanat avec ses maîtres et ses apprentis, ses valeurs en apparence d’un autre âge (la recherche de la vérité, l’honnêteté, le courage) mais aussi des outils de communication de pointe et un regard toujours actuel sur la société à qui il tend un miroir et un reflet aussi fidèle que possible. Au risque que cette société, irritée par son reflet, ne veuille briser le miroir ou s’en détourner.
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