Le sommet mondial du climat se poursuit à Katowice. Les positions se dessinent. Le « G77 », groupe réunissant les 77 pays en voie de développement réclame «plus d’action» aux pays pollueurs pour faire face à l’urgence climatique. Un article d'Aissatou Barry, journaliste guinéenne envoyée spéciale de la Fondation Hirondelle à la COP24, pour l'Association des journalistes scientifiques de Guinée (AJSG).
«Comme chaque année depuis 8 ans, on nous promet durant les négociations des milliards pour financer les projets d’adaptation et aider nos populations, mais on n’a jamais vu concrètement cet argent. Nous demandons maintenant des actes», proteste Joseph Cissé, point focal climat pour la Guinée.
A l’occasion de la Journée africaine, le G77 a affiché ses positions pour les deux semaines de négociations à venir. Pas question de quitter ce nouveau sommet sans des engagements concrets et échelonnés sur les questions de financement du Fonds Vert Climat. Ce fonds, créé à Copenhague en 2009, prévoit les contributions des pays développés -et principaux pollueurs- à hauteur de 100 milliards USD par an à compter de 2020 pour financer les projets de réduction de Gaz à Effet de Serre et les projets d’adaptation actés dans les CDN (contribution Nationale Déterminée). A ce jour, 49 des 54 pays africains dont la Guinée ont finalisé et adopté leur feuille de route inscrite dans leur CDN.
Cette déclaration fait écho aux messages portés dans le discours d’ouverture du secrétaire Général des Nations Unies qui rappelait lundi 03 décembre qu’« il existe une responsabilité collective à investir pour éviter le chaos climatique global ». Antonio Guteres a appelé à un sursaut de « leadership et de volonté politique » pour conduire « un chemin de transformation » durable et raisonnable, alors que « les indices scientifiques exigent une réponse autrement plus ambitieuse face au défi du changement climatique ». Les accords de Paris doivent en effet entrer en vigueur l’année prochaine.
La question du financement est au centre des débats et des « ping-pong » entre pays développés et pays en voie de développement depuis bientôt 10 ans. L’année dernière, le secrétaire général du Fonds Vert Climat avait d’ailleurs effectué une mise au point, rappelant que son organisation ne parvenait pas à dépenser ses fonds,faute de projets viables garantissant une gestion transparente. En réponse, le G77 avait critiqué la complexité des critères d’éligibilité du mécanisme. Face au blocage, les pays développés s’étaient engagés à augmenter leurs financements bilatéraux existants, transférant pour certains des fonds alloués initialement aux actions de développement vers des actions climatiques.
A ce jour 56 milliards de dollars USD sur les 100 milliards escomptés ont été collectés.
Aissatou Barry
Article à retrouver aussi sur le site de l'Association des journalistes scientifiques de Guinée :
http://universciences.com/index.php/2018/12/05/cop-24-le-g77-demande-du-concret-aux-pays-pollueurs/