La Fondation Hirondelle a lancé cet été à Bamako de nouvelles activités de formation pour les étudiants en journalisme au Mali, en partenariat avec l’UCAO (Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest). Ces formations sont développées en complément de la mise en œuvre de Studio Tamani, le programme d’information de la Fondation Hirondelle au Mali en partenariat avec l’URTEL (Union des radios et télévisions libres du Mali).
Dans une logique de transmission des savoirs et de démocratisation de l’information, Studio Tamani a organisé conjointement avec l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest une formation intensive sur plusieurs jours. Marquée d’un réel succès et forte de retours très positifs, l’opération sera renouvelée. Le thème de cette session portait sur l’anticipation, la gestion et la couverture des crises par les médias. Les étudiants de l’Université ont pu obtenir des conseils pratiques et participer à des débats, ce qui complète efficacement les enseignements théoriques reçus au cours de leur cursus.
Les ateliers se voulaient représentatifs, pour donner les mêmes chances à chacun d’exprimer ses opinions. La session intensive a pu compter sur 18 étudiants de l’UCAO, dont 11 femmes. La session spécifiquement consacrée à la gestion de crises a réuni 25 personnes, dont 7 femmes. Cette démarche inclusive, basée sur les compétences, est une valeur cardinale, au cœur du projet de la Fondation Hirondelle et de ses médias.
Après quelques jours utilisés pour remettre en place les grands principes du journalisme et rappeler les bases, la session est entrée dans une phase pratique de production radiophonique : chaque jour, revisiter la chaîne éditoriale avec une conférence de rédaction, la production d’un journal de 10 minutes, un magazine de cinq minutes. Chaque journée se terminait par une séance d’écoute et de critiques.
Le séminaire-atelier sur la gestion des crises locales par la radio communautaire s’est également voulu pratique. L’équipe pédagogique a utilisé la méthode des études de cas. Chaque participant a présenté une situation de crise à laquelle sa radio a été confrontée. L’analyse des bons points comme des maladresses commises a permis ensuite d’approfondir les grands principes de l’implication des médias dans la gestion des crises.
Ce fut pour les participants l’occasion de se poser les bonnes questions : Toute information est-elle bonne à diffuser ? La rétention d’informations peut-elle être pertinente en temps de crise ? Comment lutter efficacement contre les rumeurs et les fausses informations ? Ces sujets ont été longuement débattus, et la présence d’encadrantes expérimentées telles que Sylvie Panika, journaliste centrafricaine, ancienne directrice de Radio Ndeke Luka, ou Mossokoura Konaté, responsable des partenariats à Studio Tamani, pour modérer le dialogue, était la bienvenue.
Mais ce séminaire a aussi été l’occasion pour la Fondation Hirondelle d’enrichir les partenariats de son programme, Studio Tamani, de développer encore davantage son ancrage local. En plus des étudiants en Master de journalisme à l’UCAO, nous avons pu compter sur la participation des radios partenaires de Studio Tamani dans le District de Bamako, de correspondants de médias -radio et télé- nationaux et locaux. La diversité de profils a permis la confrontation d’idées et l’émergence collaborative de conclusions intéressantes.
Pour s’assurer des bénéfices durables de cette opération pour les participants, un suivi précis a été mis en place. Les conclusions de chaque groupe de travail sur son étude de cas ont été conservées. Par ailleurs, il a été demandé aux étudiants de donner un « feedback » sur le séminaire, à travers un formulaire. Cela devrait permettre de proposer une formation encore plus adaptée et pertinente pour les prochaines sessions.
Enfin, un certificat a été remis à chacun des participants, témoignant de leur assiduité tout au long des séances, et de leur investissement dans la recherche d’une démarche journalistique.
De leur côté, les encadrants du stage ont décelé « beaucoup de potentiel » chez les apprentis reporters, espérant bien que se cachent parmi eux quelques-uns des grands journalistes de demain. Ils avaient été triés sur le volet : pour avoir la chance de participer, « il faut être parmi les meilleurs » dixit un organisateur.
Les participants quant à eux, estiment avoir mieux compris « le rôle des radios dans la cohésion sociale » et donc dans l’appréhension des conflits.