Imprimer cette page
 Innocent Bulambembe, coordonnateur des radios partenaires de la Fondation Hirondelle en RDC, pendant la formation "Journalisme en zone de conflit" à Kinshasa. ©Fondation Hirondelle Innocent Bulambembe, coordonnateur des radios partenaires de la Fondation Hirondelle en RDC, pendant la formation "Journalisme en zone de conflit" à Kinshasa.

Journalisme en zone de conflit : formation de correspondants à Kinshasa

Neuf correspondants de médias partenaires de la Fondation Hirondelle en République démocratique du Congo ont suivi une formation sur la pratique du journalisme en zone de conflit, du 16 au 19 avril 2018 à Kinshasa.

Ces journalistes sont venus de 7 provinces de la RDC. La formation était axée sur plusieurs modules tels que : le code éthique de la Fondation Hirondelle, la sécurité des journalistes en zone de conflit, l’écriture Radio, le reportage, les techniques d’interview  ainsi que  les formats journalistiques et la qualité sonore des productions radio. Cette formation s’inscrivait dans le cadre du programme MCVP (Médias citoyen pour la vie publique), baptisé « Ngoma Ya kongo », mis en œuvre par la Fondation Hirondelle avec le soutien financier de la Suède.

La formation était assurée par Suzanne Nzobo, responsable éditoriale de la Fondation Hirondelle en RDC et Innocent Bulambembe, coordonnateur des radios partenaires. Valérie Rohart, journaliste formatrice en mission pour la Fondation Hirondelle en RDC a aussi partagé son expérience avec les participants.

Les journalistes ont reçu des outils utiles à l’exercice de leur profession en temps de crise. Les formateurs ont rappelé que « la meilleure sécurité du journaliste c’est de faire correctement son travail, c'est-à-dire en respectant les principes de neutralité, d’impartialité, d’équilibre et d’honnêteté. »

Les formateurs ont insisté sur les valeurs éthiques et professionnelles de la Fondation Hirondelle. Ils ont rappelé l’interdiction de la pratique courante en RDC de diffuser les informations moyennant paiement du journaliste par la source d’information, pratique appelée « coupage » dans le jargon de la profession localement.

Les participants ont été informés également sur les matériels et/ou autres objets à emporter ou pas avec soi sur le terrain, comment s’habiller et quel comportement adopter lors de la couverture d’évènements à risque. Les formateurs leur ont rappelé qu’il est primordial d’évaluer constamment la situation, selon son évolution pour pouvoir prendre les bonnes décisions.

A l’issue de cette formation, les journalistes affirment avoir bénéficié de notions pouvant les aider à améliorer leur travail, parfois sur des aspects très basiques et concrets :

Jean Felix Bolia, venu de la Radio  « Ingende Imala » en province de l’Equateur, n’avait jamais touché à un clavier d’ordinateur avant de suivre cette formation. Lors des exercices pratiques un des formateurs lui a appris à saisir un texte sur l’ordinateur.

Trésor Kpalawele de la radio « Muana » et Phirra Akambu de « Radio Liberté », respectivement des provinces du Nord et Sud Ubangi, donnaient systématiquement le questionnaire en avance à leurs invités et donc n’étaient pas maitres de leurs interviews. Une pratique qu’ils ont décidé d’abandonner après avoir suivi la leçon sur les techniques d’interview.

Irène Mboma, de « Bandundu FM » émettant dans la province de Kwilu n’avait aucune notion de montage des sons. Ses reportages étaient toujours montés par un technicien. Désormais, elle peut faire seule un pré-montage des sons qu’elle ramène du terrain.