AMÉLIORER L’ACCÈS À L’INFORMATION POUR LES RÉFUGIÉS ROHINGYA

En juin 2018, la Fondation Hirondelle lance un projet au Bangladesh, dans le camp de réfugié·e·s Rohingya de Jamtoli. En 2019, nous étendons le projet à deux autres camps de réfugié·e·s Rohingya. Nous avons également travaillé avec les communautés bangladaises affectées à proximité des camps. Le travail de la Fondation Hirondelle visait à contribuer à la résilience des réfugié·e·s et des communautés d’accueil et à renforcer la cohésion sociale entre les groupes.

Selon les Nations Unies, en 2018, plus de 700’000 membres de la minorité musulmane rohingya avaient fui l’Etat de Rakhine dans le nord-ouest du Myanmar depuis septembre 2017. Des témoins rapportaient des scènes de violence et de destruction sans précédent. De nombreux réfugié·e·s ont été blessés ou gravement traumatisé·e·s par la séparation de leur famille. Épuisé·e·s par leur voyage, ils sont arrivé·e·s de l’autre côté de la frontière, au Bangladesh, dans des camps d’accueil complètement surpeuplés avec des abris très rudimentaires, de l’eau polluée et des risques importants de maladies.

Cet afflux massif de personnes a mis en difficulté les ressources locales et a nécessité une intervention humanitaire à grande échelle qui manquait parfois d’efficacité dans la communication avec les populations touchées. Une information rapide et crédible dans les situations de crise peut faire une différence vitale en aidant les populations à prendre de bonnes décisions, en dissipant les rumeurs et en calmant les tensions. Le retour d’information des populations touchées joue également un rôle essentiel pour les acteurs humanitaires en leur permettant de mieux définir les priorités et les efforts de secours et d’atténuer les tensions.

En partenariat avec HEKS/EPER, une ONG suisse travaillant dans les camps et avec les communautés d’accueil, le projet de la Fondation Hirondelle visait à améliorer l’accès à des informations importantes et pratiques pour plus de 10 000 auditeur·rice·s par semaine vivant dans les camps et dans les communautés voisines. Le projet était également un outil de responsabilisation et a contribué à améliorer l’accès à l’information sur les besoins des réfugié·e·s et la situation dans les camps pour les organisations humanitaires y travaillant. Le projet visait enfin à contribuer au renforcement de la cohésion sociale entre les réfugié·e·s et les populations d’accueil par le biais d’une programmation médiatique partagée.

Le projet comprenait la production d’un programme audio dans 3 camps par un groupe de réfugié·e·s avec la supervision et le soutien des producteurs de la Fondation Hirondelle. Les programmes ont offert des informations sur la vie du camp, des informations importantes et des messages de sensibilisation des ONG travaillant dans le camp et du gouvernement. Depuis la pandémie de Covid-19, les programmes se concentraient sur l’impact direct de la pandémie sur les réfugié·e·s, ainsi que sur l’atténuation de ses impacts secondaires. La diffusion des programmes audio était assurée par un réseau de diffusion de proximité par des haut-parleurs installés dans les lieux de rassemblement de la population. Afin d’assurer les retours d’informations par les populations touchées, le projet comprenait également la compilation d’informations importantes à partir du contenu des programmes audio des réfugié·e·s, partagés avec des producteurs, avec les gestionnaires des camps, le gouvernement et d’autres acteurs humanitaires. Une émission hebdomadaire était aussi produite pour les communautés d’accueil avec des informations sur les services et conseils qui pouvaient améliorer leur sécurité alimentaire, leurs moyens de subsistance et leurs connaissances sur la santé et les droits. Cette émission était diffusée dans de petits groupes d’écoute et sur la station de radio locale Bangladesh Betar. Enfin, le projet visait à accroître la cohésion sociale entre les réfugié·e·s et les populations locales par le biais d’un programme audio qui réunissait les populations d’accueil et de réfugié·e·s.

Durée du projet : 18 mois

Sources des financements :

  • Chaîne du Bonheur
  • Suisse