Depuis mars 2022, la Fondation Hirondelle, avec son partenaire local l’Institute for Regional Press and Information (IRMI), met en oeuvre un projet pluridimensionnel visant à appuyer les médias ukrainiens. L’objectif est de fournir à la population des territoires occupés et aux personnes déplacé·e·s internes (Est et Sud-Est), un accès à des informations fiables sur des sujets d’intérêt public, humanitaires et sociaux, ainsi que des contenus axés sur la justice concernant les crimes de guerre.
Le renforcement éditorial, managérial et financier de 18 médias locaux est l’épicentre d’un mentorat ancré dans les réalités de nos partenaires, qui permet d’évaluer en continu les besoins prioritaires des journalistes et responsables de médias et d’y répondre. Dans un but essentiel : leur survie, par l’adaptation de leur mission d’information aux contraintes existentielles de la guerre.
Volume financier 2023
1 133 251 CHF
Sources des financements
- Chaîne du Bonheur
- Fondazione aiuto alla cooperazione e allo sviluppo
- Fondation genevoise de bienfaisance « Valeria Rossi di Montelera »
- Fondation Philanthropique Famille Sandoz
- Suisse (DDC Contribution de Programme)
- Dons privés
Nos chiffres clés en 2023
11 régions d’Ukraine
96 contenus sur la justice nationale et internationale
134 personnes formé·e·s
18 médias partenaires
95 % de satisfaction aux formations
Contexte
L’invasion russe du 24 février 2022 s’est traduite par une prise de contrôle des médias ukrainiens dans les zones occupées. L’indépendance de l’information s’est imposée comme un enjeu majeur de cette guerre hybride, les journalistes devenant des cibles privilégiées : fin 2023, onze avaient péri dans l’exercice de leur mission d’information sur le sol ukrainien. Et de nombreux autres, dans les territoires sous domination russe et sur la ligne de front, subissent de graves menaces. Aider ces médias à survivre en s’adaptant aux contraintes de la guerre demeure une priorité.
Aider les médias ukrainiens à survivre et à jouer leur rôle de lien social
L’ensemble des activités de la Fondation Hirondelle en Ukraine est orienté vers une réponse concrète aux besoins des médias partenaires. Ceux-ci ont dû le plus souvent délocaliser leur rédaction, mais ils ont pu restaurer leurs outils de travail et reprendre leurs activités. La force du projet réside dans sa flexibilité, son approche individuelle et sa réactivité. Cela a permis le développement de sites web et de chaînes Telegram pour les médias de presse écrite, la mise en place de formations sur la gestion de médias en contexte de crises, sur le traitement de données de sources ouvertes, ou encore la formation de nouveaux journalistes fraîchement engagé·e·s par nos médias partenaires.
En 2024, la Fondation Hirondelle, en concertation avec IRMI, améliorera sa réponse aux enjeux grandissants de cohésion sociale dans les communautés les plus impactées par la guerre. Il est prévu de fournir un soutien sur-mesure aux médias ukrainiens pour leur permettre de répondre à des défis multiformes, afin que les populations aient accès à des contenus fiables et utiles. Il s’agit également de maintenir la couverture journalistique des violations du droit humanitaire international. Celle-ci s’axe sur le traitement par des journalistes ukrainien·ne·s de la justice de guerre, en particulier concernant les crimes les plus graves.
Priorités
- Amélioration de la réponse aux enjeux de cohésion sociale
- Soutien sur-mesure aux médias ukrainiens
- Soutien aux médias locaux pour reconnecter avec leurs audiences et leurs besoins en information
Activités
- Renforcement éditorial, managérial et financier de médias locaux ukrainiens
- Formation des médias partenaires en gestion de leur sécurité physique et numérique
Notre impact
Chaque média a développé et mis en oeuvre sa propre stratégie institutionnelle, ce qui leur a permis de ne pas arrêter leur mission d’information, mais surtout d’augmenter leurs audiences, jusqu’à plus de 40 % pour certains.
La totalité des emplois de journalistes qui devaient être sauvés l’ont été. Si tous les hommes partis au front n’ont pu être remplacés, de nouveaux professionnel·le·s de l’information ont été formé·e·s, réduisant ainsi la pression supplémentaire pesant sur les responsables de médias.
Témoignage
« L’apprentissage a été déterminant : nous maîtrisons maintenant de nouvelles approches éditoriales, notamment digitales, qui nous ont permis de continuer à travailler au service d’une information indépendante pour nos audiences restées dans les territoires occupés par l’armée russe ».
Igor Novikov, journaliste à Visti Snigurivshchyny (Snihourivka).
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