Économiste et enseignante à Science Po Paris, Julia Cagé a publié de nombreux ouvrages sur le financement des médias, leur précarisation et les risques démocratiques encourus de ce fait (*).
La production quotidienne d’informations professionnelles, utiles, fiables, vérifiées coûte beaucoup d’argent. Longtemps les modèles économiques de la presse, puis de la radio et de la télévision ont coexistés et parfois prospéré. L’arrivée d’internet au tournant du millénaire, du « tout gratuit » et la migration de la pub ont bouleversé les modèles économiques, les habitudes des consommateurs et fait disparaître des milliers de médias et d’émissions faute de financement. Dans le même temps, le métier de journaliste lui-même s’est fortement précarisé, les rédactions ont été réduites à peau de chagrin, la confusion est totale entre journalisme et toute forme de production de contenu débouchant sur une défiance du public envers l’information en général. Les médias qui ont survécu à cette révolution sont ceux qui ont su s’adapter, anticiper et envisager de nouveaux modèles de financement autant que reconstruire une relation de confiance avec leur public, leur audience. Julia Cagé fait ici un inventaire des modèles économiques innovants qui ont permis ce rebond.
(*) « Sauver les médias : capitalisme, financement participatif et démocratie », Paris, Le Seuil, coll. « La République des idées », 2015.
« L’information est un bien public : Refonder la propriété des médias », avec Benoît Huet, Paris, Seuil, 2021.
« Pour une télé libre. Contre Bolloré », Paris, Seuil, 2022.