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Études

Auditeurs.trices de Radio Ndeke Luka à Bangui, RCA, et de Studio Kalangou à Niamey, Niger. ©Gwenn Dubourthoumieu & Ollivier Girard / Fondation Hirondelle Auditeurs.trices de Radio Ndeke Luka à Bangui, RCA, et de Studio Kalangou à Niamey, Niger.

Audiences des programmes Hirondelle : l’information fiable et les médias de confiance plébiscités face à la crise

La radio est de loin le média le plus suivi, et celui qui suscite le plus de confiance au Sahel et en Afrique centrale. Les programmes de la Fondation Hirondelle au Mali, au Niger, au Burkina Faso, en RCA, en RDC et à Madagascar sont suivis régulièrement par 7,143 millions de personnes, via nos radios et télévisions partenaires ou nos émetteurs FM propres (en RCA). 91 % jugent ces programmes « utiles ou indispensables » pour leur vie quotidienne. Ce sont quelques-uns des résultats d’une étude d’audience multi-pays menée fin 2020 par l’Institut Kantar, institut de sondage de référence en Europe et en Afrique francophone.

L’objectif principal de l’étude était de mesurer de manière quantitative et qualitative l’impact des programmes d’information déployés par la Fondation Hirondelle et par ses médias, pour accompagner les populations pendant la crise du coronavirus et les aider à faire face à « l’infodémie » qu’elle génère. Sur les 6 pays, les programmes développés par la Fondation Hirondelle sont suivis chaque semaine 7'143'400 individus âgés de 15 ans et plus. Au Mali par exemple, le programme de Studio Tamani, diffusé 3 heures chaque jour par un réseau de 80 radios et 3 télévisions partenaires, est suivi régulièrement par 28,8 % de la population. Seul média à part entière analysé dans le cadre de cette étude, avec une diffusion en continu sur son propre réseau d’émetteurs FM, Radio Ndeke Luka obtient quant à elle des scores exceptionnels en République centrafricaine, avec une audience hebdomadaire moyenne de 84,4 % et une audience quotidienne de 71 % à Bangui et 62 % à Bambari. C’est le premier média du pays, connu de 97 % des personnes interrogées !

« Compte tenu des caractéristiques propres à chaque pays et des conditions spécifiques de diffusion (tranches de diffusions, format des programmes, réseaux de radios et télévisions partenaires), les programmes de la Fondation Hirondelle réalisent de bonnes performances, notamment en République Centrafricaine, au Mali et au Niger mais aussi à Madagascar au vu du lancement récent du programme, indique Kantar dans son rapport. De plus, on observe globalement des surperformances en dehors des capitales quel que soit le pays. » En effet, les résultats de nos programmes radiophoniques (dont certains sont aussi filmés et rediffusés par des télévisions partenaires, au Mali et au Niger) sont nettement plus élevés dans les régions, au Niger, au Mali ou en RDC, que dans les capitales, où le paysage médiatique est plus diversifié. A Niamey, Bamako ou Kinshasa, les radios partenaires qui diffusent nos programmes ont des audiences souvent modestes, face aux radios commerciales et internationales. Alors que dans les villes secondaires testées, les scores de nos radios partenaires, et donc de nos programmes sont nettement plus élevés, comme à Tshikapa en RDC, à Filingué au Niger ou à Ségou au Mali, où nos radios partenaires sont les plus écoutées, et où nos programmes obtiennent des scores respectifs de 8 %, 15 % et 17 % d’audience régulière.

Parler à toutes les composantes de la population

Nos programmes touchent aussi bien les hommes que les femmes, les jeunes et les moins jeunes. C’est une vraie satisfaction. Cela correspond à notre promesse, de fournir des informations qui parlent à toutes et tous, et de faire dialoguer toutes les composantes des sociétés où nous intervenons. L’auditoire de Radio Ndeke Luka en République centrafricaine compte ainsi 69 % de 15-34 ans, et 47 % de femmes, alors que les médias d’information ont un public généralement très masculin, et plus âgé. A Madagascar, 90% des auditeurs.trices de Studio Sifaka ont moins de 34 ans : la cible est atteinte pour un programme visant les jeunes. Au Mali, Studio Tamani réunit 47 % de femmes et 53 % d’hommes avec un programme concentré sur l’information et le dialogue, et son auditoire comprend toutes les couches de la société avec 25% de personnes non scolarisées, 15 % ayant fait des études primaires, 31 % des études secondaires et 30% des études supérieures.

Autre résultat très positif, l’appréciation de nos programmes est très forte, de même que la reconnaissance de leur utilité et de la fiabilité de nos informations. Ainsi, 91 % de celles et ceux qui nous suivent jugent nos programmes « utiles » voire « indispensables ». 90 % jugent nos informations « fiables », 85 % les émissions « proches de (leurs) préoccupations » et 87% que les émissions « donnent la parole à différents points de vue et sont équilibrées / impartiales ».  L’impact de nos productions est concret, et ressenti par nos publics : 85 % affirment que nos informations les ont déjà amenés à « changer de comportement », ou d’avis pour 82 %. 76% indiquent également que l’écoute de nos programmes les a déjà amenés à « m’engager ou devenir plus actif dans la vie associative, citoyenne ou politique ». Cet impact des programmes est particulièrement marqué auprès de nos auditeurs.trices au Burkina Faso, au Niger et en République centrafricaine, et de façon générale dans les villes secondaires.

Adaptation pour informer sur la crise COVID

S’agissant du ressenti face à la crise COVID, 86 % de notre audience estime que nos programmes se sont bien adaptés pour traiter des aspects sanitaires, comme des conséquences économiques de la pandémie. Plus globalement sur ce sujet, et au-delà de notre public, les résultats de l’étude indiquent que les populations de ces 6 pays africains sont inquiètes et se sentent impactées directement par la pandémie : 74 % des personnes interrogées se disent « énormément préoccupées » par la situation de la COVID-19, et 75 % affirment qu’elle a un impact sur leur vie de tous les jours. 69 % craignent de tomber malade. Ces populations restent malgré tout optimistes : 70 % pensent que l’économie se rétablira rapidement une fois que la crise COVID se sera calmée.

Par ailleurs, l’étude rappelle clairement, si nécessaire, que la COVID n’est pas la première préoccupation des habitants de ces 6 pays, confrontés à d’autres crises graves. « Comment gagner ma vie » reste ainsi le premier sujet d’inquiétude de 30 % des personnes interrogées, devant « ma santé en général » pour 21 %, « ma sécurité et celle de mes proches » pour 17 %, et « la situation politique » pour 9 %. « Les risques santés liés au coronavirus » ne constituent le premier sujet d’inquiétude que de 7 % des personnes interrogées.

Cette pandémie pousse cependant les gens à s’informer davantage, en Afrique comme ailleurs : 46 % des personnes interrogées affirment consommer les médias « plus souvent » en raison de la crise COVID, contre 38 % « comme d’habitude » et 16 % « moins souvent ». Le public reconnaît aussi la capacité d’adaptation des médias pour informer sur cette crise : 91 % des personnes interrogées estiment que les médias se sont bien adaptés pendant la crise. Cependant, 54 % estiment que la COVID-19 a pris une place trop importante dans les médias.

La radio, média de confiance

Les médias traditionnels d’information (radio, TV, presse écrite) sont, et de loin, la première source d’information fiable sur la COVID-19 pour la population des 6 pays africains sondés : 60 % des personnes interrogées citent ces médias comme première source de confiance, devant le gouvernement et les administrations nationales (26 %), et les organisations internationales comme l’OMS ou l’ONU (20 %). Internet et les réseaux sociaux arrivant en queue de peloton avec 8 %, de même que les associations et ONG locales (7 %) et les chefs coutumiers (7 %). Parmi les médias d’information, la radio inspire le plus confiance pour s’informer sur la crise COVID, pour 63 % des personnes interrogées, devant la télévision (34 %). Moins de 2 % des personnes interrogées font confiance à Internet.

 

CONSOMMATION MEDIAS EN AFRIQUE – la radio reste le premier média, et le plus crédible pour la population des 6 pays étudiés :

             Une part d’écoute quotidienne puissante et uniforme de la radio : 83 %, devant la TV (69%), l’Internet (27%) et la presse (7%)

             Dans ces pays, la radio permet d’atteindre l’ensemble de la population : les hommes comme les femmes, les jeunes, les populations favorisées et moins favorisées

             La radio est aussi le média en lequel les gens ont le plus confiance pour s’informer lorsqu’un événement se produit : 70 % des personnes interrogées affirment que c’est le média en lequel ils/elles ont le plus confiance (avec un record de 95 % en RCA !), devant la télévision (26 %) et l’Internet à 3 %

             L’écoute de la radio se fait avant tout et toujours en FM, via un poste radio ou via le récepteur FM intégré dans les téléphones mobiles. L’écoute via Internet (app, Streaming ou podcast) concerne uniquement 1 % des personnes interrogées.

             27 % seulement des 15 ans et plus se connectent à Internet tous les jours ou presque, 53 % ne se connectent jamais

             Parmi celles/ceux qui se connectent, 59 % le font d’abord pour consulter les réseaux sociaux, dont Facebook reste leader avec 81 % des internautes des 6 pays qui en possèdent un compte

 

Méthodologie de l’étude
Les équipes de Kantar ont réalisé 9'000 interviews au total avec recueil en face à face sur tablette au domicile des personnes interviewées, sélectionnées selon la méthode statistique des quotas. Cette méthodologie permet de garantir un recueil complet de l’information, une bonne dispersion géographique au sein des zones investiguées, et une structure des échantillons représentative de la population âgée de 15 ans et plus. Ces sondages ont été menés entre le 14 octobre et le 27 novembre 2020 dans 19 localités, comprenant des capitales, des villes secondaires, et des agglomérations plus petites dans des zones rurales des pays suivants : Mali (Bamako, Sikasso, Kayes, Ségou) ; Burkina Faso (Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Ouahigouya) ; RDC (Kinshasa, Lubumbashi, Mbuji-Mayi, Bukavu, Tshikapa) ; Niger (Niamey, Birnin Konni, Filingué) ; République centrafricaine (Bangui, Bambari) ; Madagascar (Antananarivo, Ambovombe). Une collaboration avec Viamo, entreprise sociale spécialisée dans la diffusion de contenus sur des plateformes de téléphonie mobile, a également permis de recueillir les réponses de 270’000 personnes à un sondage téléphonique. Des données qui ont permis de compléter celles de l’étude terrain, et de contribuer au calcul extrapolé des audiences nationales.  Toutes les données ont été traitées et analysées par Kantar au premier trimestre 2021, avec remise de rapports détaillés pour chaque pays. Ces rapports ont été présentés en mars aux équipes de la Fondation Hirondelle, pour en tirer des leçons permettant de faire évoluer nos programmes, au plus près des besoins de nos publics.La partie de l’étude réalisée au Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso) et en Afrique centrale (RCA, RDC) a été financée par l’Instrument contribuant à la stabilité et à la paix de l’Union Européenne, dans le cadre de notre programme de réponse COVID dans ces 5 pays. L’étude à Madagascar a été financée par la coopération suisse (DDC).

 

 

 

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