Le Conseil de la Fondation Hirondelle, organe de surveillance de notre organisation, a un nouveau Président depuis début janvier. Tony Burgener, jeune retraité après avoir notamment dirigé pendant 8 ans la Chaîne du Bonheur, a pris la succession de la journaliste Romaine Jean. Entretien croisé.
Pourquoi avez-vous accepté de rejoindre le Conseil de la Fondation Hirondelle ?
Tony Burgener : J’ai vécu en 1995 en direct la naissance de la Fondation. Les fondateurs circulaient à l’époque dans les couloirs du CICR. En tant que chef de presse je m'intéressais à cette aventure que j’ai suivi par la suite ces 25 dernières années. Une mission qui est basée sur la déontologie journalistique et les principes humanitaires réunit toutes les valeurs qui me sont chères. Ce nouvel engagement est autant une affaire de raison qu’une affaire de coeur.
Qu’est-ce qui vous semble important dans la mission de notre Fondation ?
Tony Burgener : Je considère le droit à une information crédible et impartiale aussi important que tous les autres droits qui protègent et soutiennent les populations affectées par des catastrophes. J’ai vécu en tant que délégué du CICR plusieurs situations dans lesquelles la propagande et la désinformation ont alourdi les pertes humaines. La mission de la Fondation est cruciale. Elle peut sauver des vies, faciliter le quotidien des populations affectées et/ou rendre la dignité aux personnes en détresse.
Quel sera votre rôle et que comptez-vous apporter à la Fondation Hirondelle ?
Tony Burgener : Nous vivons une période de changements importants autant dans le monde des médias que dans le monde humanitaire. Je souhaite nourrir les débats sur ces évolutions importantes et soutenir avec mes collègues du Conseil la direction, avant tout dans la recherche de fonds et la communication. Vu mes origines je souhaite aider la Fondation à mieux se faire connaitre en Suisse alémanique.
La Fondation Hirondelle célèbre cette année ses 25 ans. Son expérience concerne principalement des pays confrontés à de graves crises, sécuritaires, politiques, sociales humanitaires… En quoi cette expérience peut-elle être utile pour la Suisse aujourd’hui, et pour la contribution globale au débat sur le rôle des médias et du journalisme ?
Tony Burgener : La Fondation Hirondelle est quasiment un miroir du modèle suisse et contribue directement ou indirectement à la bonne réputation de la Suisse humanitaire. La qualité de ses informations, la fiabilité, le multilinguisme, l’innovation et la créativité ainsi que sa neutralité et son impartialité : ce sont toutes des valeurs chères à la Suisse. Grâce à ces valeurs et à leur application concrète, les médias développés par la Fondation sont hautement apprécié par des populations souvent désabusées par la désinformation, les « fake news » et la propagande politique. Par le respect de ces valeurs, son approche et sa proximité avec ses auditrices et aditeurs, la Fondation peut devenir une référence pour d’autres projets médiatiques dans des contextes de crise et au-delà.
Romaine Jean, vous avez accompagné la Fondation Hirondelle à divers niveaux depuis sa création, et notamment ces dernières années en tant que Présidente du Conseil. Quel regard portez-vous sur son évolution ?
Romaine Jean : La Fondation pour moi c une longue histoire d’amour. Je la suis depuis ses début. Aujourd’hui elle se porte bien, elle multiplie les projets, elle est reconnue et jouit d’une excellente réputation. J’ai pu voir en 25 ans la masse de conviction, de droiture et d’engagement qu’il a fallu pour mener à bien cette œuvre. Une œuvre collective démarrée sur la base d’une intuition prémonitoire sur l’importance de l’information pour contribuer à la paix, à la résolution des crises. Cette idée est plus que jamais d’actualité partout dans le monde, et y compris dans les démocraties les plus anciennes.
La Fondation Hirondelle, c’est une grande famille, qu’on ne quitte pas, car elle est bâtie sur valeurs très solides. Je suis ravie qu’elle continue avec un conseil renouvelé, avec un nouveau président Tony Burgener qui est un ami et une personnalité engagée, intègre, qui jouit d’un grand réseau et d’une belle réputation. La Fondation est entre de bonnes mains, également parce que la transition entre les équipes de direction a eu lieu depuis trois ans dans l’harmonie, sans conflit, et dans la poursuite d’une vision commune.