Dans son discours d’ouverture de la COP23, Fiji, qui assume la nouvelle présidence pour cette année, a donné le ton. Les autorités Fidjiennes veulent rassembler tous les acteurs autour d'une grande coalition pour lutter contre les phénomènes extrêmes des changements climatiques. Des phénomènes que l'on vit aussi au Mali ou en Centrafrique, comme le rappellent les deux envoyés spéciaux de la Fondation Hirondelle à Bonn.
« Partout dans le monde, des milliers de personnes sont en souffrance, abasourdies par le déferlement des forces naturelles contre elles », a déclaré le premier ministre fidjien Frank Bainimarama. Et d’ajouter : « Notre rôle en tant que responsables est de répondre à leur détresse en faisant appel à tous les moyens à notre disposition. Cela signifie que nous devons honorer pleinement nos engagements et ne pas nous dérober. »
Fiji a décidé de marquer le ton d’emblée en ouverture de la COP23 à Bonn en appelant au rassemblement de tous les acteurs. C’est à dire les autorités, la société civile, le secteur privé et les organisations confessionnelles. L’idée annoncée est de mettre sur pied une « Grande Coalition » qui se focalisera sur la vulnérabilité aux phénomènes climatiques extrêmes. Pourquoi ce focus ? D’une part, 2017 enregistre un bilan particulièrement désastreux. Tout le monde garde en tête les récents ouragans qui ont traversé tout l’Atlantique sud. D’autre part, les îles Fiji sont particulièrement exposées à ces phénomènes et la montée des océans.
La Secrétaire exécutive de l’ONU sur les Changements Climatiques, Patricia Espinosa a, elle, souligné l’urgence d’enregistrer des progrès immédiats : « Nous devons aussi progresser pour concrétiser les engagements prévus pour 2020. À cet égard la finance et les promesses d’atténuation sont essentiels.»
Au Mali, la saison des pluies cette année a été peu abondante, surtout au centre du pays, faisant craindre une insécurité alimentaire. Les changements climatiques se manifestent également par l’avancée du désert, les incendies, les inondations, et les sécheresses chroniques.
En Centrafrique, le décalage des calendriers a été très marqué cette année. La saison des pluies a commencé tardivement et se prolonge encore en ce mois de novembre avec de fortes pluies qui ont dévasté les récoltes et provoqué des inondations dans le sud du pays et dans la capitale.
Mouhamadou Touré et Gildas Nabeza, Envoyés spéciaux à la COP23 de Studio Tamani et Radio Ndeke Luka, médias de la Fondation Hirondelle au Mali et en Centrafrique.