Michel Beuret, Responsable éditorial de la Fondation Hirondelle, a animé du 15 au 19 avril à Nouakchott une formation sur les bases éthiques et professionnelles du journalisme, pour identifier et désamorcer les fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Participants : 30 journalistes issus des différentes communautés du pays et des médias audiovisuels, écrit et web.
Le premier tour de l’élection présidentielle en Mauritanie aura lieu le 22 juin prochain dans un climat de tensions sociales, politiques et économiques mêlées d’arrière-pensées ethnico-religieuses. Depuis 2014, la Mauritanie connaît, selon Reporters sans frontières, une forte régression en matière de liberté de la presse, alors que le pays avait réalisé des avancées dans ce domaine les années précédentes. Son tissu médiatique est peu développé, faiblement qualifié et largement composé de blogueurs sans repères professionnels.
La Fondation Hirondelle a réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la Fondation Cordoue de Genève (qui se fixe pour but de « favoriser l'échange entre les cultures et les civilisations des diverses communautés ») une formation média à destination de 30 journalistes et blogueurs mauritaniens. Cet atelier, organisé à Nouakchott mi-avril, a été animé par Michel Beuret, Responsable éditorial de la Fondation Hirondelle, et financé par le Royaume des Pays-Bas.
Cette formation se devait d’être inclusive : 30 journalistes y ont participé, issus de tous média (publics et privés, radio, tv, presse, internet), femmes et hommes incarnant la diversité culturelle du pays : Maures blancs, Maures noirs, et Négro-Mauritaniens (Soninké, Peuls, Wolofs etc.).
Les 30 participants avaient été sélectionnés individuellement à la faveur d’une mission préalable ayant permis de réaliser une soixantaine d’interviews en janvier 2019.
La formation de Nouakchott s’est concentrée sur le travail des sources, la responsabilité éditoriale du journaliste, sa déontologie ainsi que plusieurs exercices pratiques autour des fausses informations à l’ère des réseaux sociaux, sur le risque de les répercuter et la manière professionnelle de les éviter ou de les désamorcer.
Une partie des participants ne s’exprimant qu’en arabe et une autre en français seulement (ou dans une langue vernaculaire), la formation exigeait le recours à une traduction simultanée permanente.
De l’avis des participants cette traduction aura eu l’autre avantage de leur permettre de mieux se connaître mais aussi de s’impliquer : Habib Sal représentant la Radio publique mauritanienne : « Nous avons vraiment appris beaucoup avec cette formation (…). Avant, souvent, on faisait des ateliers. Les gens participaient le premier jour puis la salle était vide jusqu’au dernier jour où les gens revenaient prendre des attestations. Mais cette fois-ci, les gens sont restés pendant les 5 jours. Cela explique l’importance de cet atelier et l’intérêt des participants. C’était extraordinaire (…) Au sortir de cet atelier, je pense que nous sommes mieux outillés et nous avons plus d’arguments pour exercer le métier de journaliste ».
Témoignage d'un des journalistes de la formation à voir ici :